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Le Paillage Permanent Du Sol : Un Pilier Fondamental Du Maraîchage Sol Vivant

Le paillage permanent du sol : un pilier fondamental du maraîchage sol vivant

Un paillage permanent du sol en maraîchage, quels intérêts ?

Associé au non-travail du sol ou à la réduction du travail du sol, le paillage des planches cultivées compose la base du maraîchage sur sol vivant. Il a pour principal objectif de garantir le bon développement des organismes vivants du sol pour assurer un équilibre entre la porosité biologique, chimique et physique du sol. En effet, il permet à la fois de protéger directement la faune du sol mais aussi son habitat des rayonnements du soleil et des aléas climatiques et de lui fournir la nourriture nécessaire à sa propagation. Il s’agit d’offrir le gîte et le couvert à la macro et microfaune du sol et de bénéficier de tous les services écosystémiques qui en découlent.

La pédofaune est un élément clé dans la décomposition de la matière organique, donc du paillage en humus puis de sa minéralisation en éléments minéraux alors disponibles aux plantes cultivées. Le sol devient autofertile : en apportant de la nourriture au sol et à sa vie biologique, il nourrit à son tour la plante. Le maraîchage sur sol vivant s’éloigne de l’amendement classique N, P, K au profit de la matière organique que les maraichers amènent au sol grâce au paillage.  Les systèmes maraîchers ne produisent pas ou peu de biomasse pouvant être rendue au sol afin de le construire. Comme les légumes sont récoltés avant la fin de leur cycle, ils sont très peu nombreux à pouvoir apporter du carbone au sol. Il est donc nécessaire aujourd’hui de créer ce cycle de la fertilité saprophyte (organismes vivants qui se nourrissent de matière organique en décomposition) dans les sols en maraîchage en apportant une quantité importante de matière organique et donc de carbone au sol afin de favoriser l’activité biologique et ainsi d’avoir un système fonctionnel.

maraichage-sol-vivant

La couverture permanente du sol avec des matières organiques présentent également d’autres avantages :

  • Protection du sol contre l’érosion à la fois hydrique, éolienne et aratoire. Le paillage empêche les gouttes d’eau de pluies et le vent de fragiliser le sol en surface et d’emporter de la matière.
  • Etablissement de la porosité structurale du sol. L’apport d’intrant massif de matière organique permet de booster la vie du sol et de remplacer la porosité mécanique par de la porosité biologique plus pérenne.
  • Lutte contre l’enherbement. Un paillage dense et assez épais (un paillage de broyat de bois type BRF par exemple) permet de garder des planches propres lors des cultures et constitue un bon levier contre la levée d’adventices. La diminution du travail du sol diminue la germination du stock de graines de mauvaises herbes du sol en limitant les périodes de stress pour le sol.
  • Temporise la température du sol. Interface entre les rayons du soleil et le sol, le paillage le protège de la sécheresse et le garde humide et frai. L’effet isolant dépend toutefois fortement du paillage utilisé. Par exemple le compost végétal est très séchant et peu utilisé là où 1m3 de broyat de bois stocke 350L d’eau. Ce phénomène protège aussi le sol des épisodes de froids (gelées tardives par exemple).

Quels paillages ? Quelles quantités ? Quels approvisionnements ?

Les possibilités sont multiples et chaque paillage peut présenter des avantages comme des inconvénients. Le choix du paillage dépend avant tout de l’approvisionnement possible soit directement sur sa ferme soit localement auprès de plateformes, des communes, de paysagistes, d’autres agriculteurs… D’après François Mulet, fondateur du réseau national maraichage sur sol vivant, il est primordial de créer une filière d’approvisionnement en matières organiques lorsqu’on monte un projet de maraîchage sur sol vivant. Pour lui, diminuer les charges de l’exploitation est une clé de la réussite économique en Maraichage sur sol vivant. C’est pourquoi il préconise pour le paillage de faire avec ce qui est disponible le plus facilement et surtout le moins cher. Récupérer les résidus d’entretien des espaces verts municipaux est une solution arrangeante pour la mairie qui peut les faire livrer à moindre coût.

Souvent, lorsqu’on parle de paillage naturel, on pense directement au compost. Néanmoins, il n’est utilisé qu’en faible quantité en maraichage sur sol vivant. Outre le fait qu’il est très séchant et donc très demandeur en eau, il n’est pas accessible gratuitement contrairement à d’autres sources de matières organiques. S’agissant de matières organiques déjà dégradées, son C/N est relativement faible et donc il restitue peut de carbone au sol. Les maraîchers lui préfèrent des matières plus carbonées comme le broyat de bois, très utilisé lors de la transition pour recharger les sols rapidement et massivement. D’autres paillages sont possibles, comme le montre le tableau ci-dessous, selon les disponibilités que l’on a.

 

 

Vers une autonomie en paillage ?

La résilience est au cœur des systèmes MSV. Importer de la matière organique externe sur leurs fermes constitue une limite aux pratiques du maraichage sur sol vivant, et pose question. Selon les localisations, il n’est pas possible de valoriser des résidus non utilisés (comme du broyat encombrant les agents municipaux après l’entretien des espaces verts par exemple) et les maraîchers sont contraints d’acheter du paillage venant d’ailleurs. Ils sont donc nombreux à essayer de construire des structures rentables autonomes qui produisent elles-mêmes leurs matières carbonées. Malgré des résultats variables, les essais de couverts végétaux et d’engrais verts associés aux rotations se retrouvent sur de nombreuses fermes. D’autres ayant plus de surface fauchent leurs parcelles laissées en prairies permanentes. Certains réfléchissent également à diversifier leurs productions en ajoutant un atelier d’élevage, alors complémentaire au maraichage puisque le fumier permet de fertiliser les sols cultivés.

Le maraichage sur sol vivant est une pratique en constante évolution avec une réflexion globale des producteurs pour aller vers de plus en plus de durabilité, notamment autour de la question du paillage des parcelles qui est indispensable à l’obtention d’un sol vivant.

 

Sur ces problématiques, le CDA accompagne les agriculteurs afin de leur permettre d’évoluer vers une exploitation rentable et respectueuse de l’environnement.

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