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Agroforesterie : Cultiver à L’ombre Des Arbres, Quel(s) Intérêt(s) ?

Agroforesterie : cultiver à l’ombre des arbres, quel(s) intérêt(s) ?

Qu’est-ce que l’agroforesterie ?

L’agroforesterie consiste à associer arbres et cultures au sein d’une même parcelle pour transposer en agriculture, des principes de fonctionnement valables dans une forêt.

Pratique longtemps utilisée dans les campagne françaises, elle a été peu à peu abandonnée afin d’utiliser les machines plus facilement sur des parcelles toujours plus grandes. Depuis une vingtaine d’années elle se réinstalle petit à petit en France, pour accroître la productivité des exploitations, s’adapter au changement climatique. En 2016, 43% des surfaces agricoles mondiales comptent au moins 10% d’arbres.

Agroforesterie : quels avantages ?

Intégrer l’arbre dans la parcelle agricole permet de créer un système plus complexe. L’arbre est une composante qui modifie en profondeur le fonctionnement et les échanges au sein de l’agrosystème, et notamment les échanges sol-plante-atmosphère. L’agroforesterie procure un aspect multifonctionnel à la parcelle, car au-delà de la production agricole, elle offre un ensemble de services liés à la présence de l’arbre comme :

  • l’augmentation de la biodiversité utile. Les arbres offrent un refuge la biodiversité patrimoniale. En multipliant les habitats ils permettent de multiplier les habitants : les auxiliaires de cultures, dont la présence réduit la concentration de ravageurs.
  • Le développement du système racinaire. Les racines des arbres, plus profondes que celles des cultures, font remonter les nutriments des couches profondes pour les rendre accessibles aux couches de surface. Une fois étendu, le système racinaire limite les fuites des nitrates et favorise le stockage du carbone dans le sol. La décomposition de ces racines et des feuilles mortes tombées au sol, augmente le taux de matière  organique en créant un humus stable et fertile.
  • Développement d’un micro climat à échelle de la parcelle. Sous condition d’une densité suffisante d’arbres adultes, un système agroforestier peut modifier le micro climat de la parcelle en affectant la vitesse des vents et l’humidité relative de l’air. Il crée ainsi mécaniquement, un effet “oasis” qui peut représenter jusqu’à 8°C de moins autour des vergers.

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L’agroforesterie représente un investissement rentabilisé également sur le long terme. Une fois plantés ils permettent de générer différents usages et différents revenus. Les arbres fourragers présentent l’avantage de produire en été lorsque les pâtures souffrent de la chaleur et produisent peu. Les “arbres têtards” ou arbres trognes sont convertis en BRF (Bois Rameaux Fragmentés) et remplacent ainsi la paille en servant de litière pour les animaux. Les arbres fruitiers quant à eux, génèrent un revenu direct grâce à la vente de fruits. En plus de ces utilités, les essences en elles-mêmes pourront être revendues.

Pour l’agroforesterie en élevage, il s’agira de contribuer à un environnement de bien-être pour les animaux en les protégeant de la chaleur, en augmentant la disponibilité en fourrage et en ayant un impact paysager.

Comme il existe une très grande variété d’aménagements agroforestiers, les intérêts attendus sont intimement liés au dispositif en place et évoluent au fil des années avec la croissance des arbres. Formes bocagères, prés-vergers, prés-bois, culture en alignement ou plantations associées à l’élevage, l’agroforesterie adopte aujourd’hui une visée agronomique essentielle : augmenter le rendement des champs.

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Agroforesterie : quel fonctionnement ?

Quelques étapes peuvent être mises en place avant d’investir dans une plantation. Elles passent tout d’abord pas la gestion de l’existant présent sur la parcelle. Ils sont une première base dans une démarche d’agroforesterie.

À noter également qu’il n’existe aucun modèle fixe d’agroforesterie. Chaque exploitant devra adapter sa plantation à ses obligations de terrain et à ses objectifs.

L’arbre implanté artificiellement sur une parcelle ne se comporte pas comme l’arbre forestier. Non implanté dans son biotope spontané, il devra être protégé et géré. Cette gestion inclut notamment (après le travail du sol des 3 premières années) le maintien d’une couverture permanente à son pied pour forcer les racines à s’ancrer dans les horizons profonds du sol. Cet enracinement garantira entre autres des arbres résistants au vent, aux engorgements et à la sécheresse.

Si ce fonctionnement est respecté, les plantations d’arbres champêtres peuvent être associées à tous les systèmes de production : grandes cultures, maraîchage, viticulture, élevage …

Agroforesterie : quelles essences d’arbres planter ?

Pour prospérer, les essences sélectionnées devront tenir compte de l’utilisation voulue (bois d’oeuvre, bois bois énergie, arbre fourrager, arbre fruitier…), du climat de la parcelle et de l’état du substrat et du sol. Quelques exemples :

Essences :  Facteurs limitants : 
Noyer (hybride ou commun) Sol compact, drainage pauvre, gelées précoces et tardives
Frêne Sols engorgés ou trop secs, gelées tardives, sécheresse
Peuplier Sol sableux, sécheresse
Alisier Sol trop engorgé, sécheresse
Aulne (de Corse) Climat froid ou gelées répétées
Aulne (glutineux) Sol pentu, versant sud
Pour les arbres fruitiers :
Pommier
Texture sableuse entraînant un drainage excessif
Poirier Climat rigoureux, gelées tardives, sols trop secs
Merisier ou cerisier Sol sableux ou sol compact, sécheresse

Fiches à télécharger ici

Il est possible de mélanger les essences d’arbres au sein d’une même parcelle pour s’adapter au mieux aux contraintes.

L’Association française d’agroforesterie préconise en générale d’envisager une densité de 50 arbres plantés à l’hectare et 7 à 8 mètres de distance entre chaque plant pour un bon compromis entre croissance de l’arbre et accès à la lumière pour les cultures. Cette densité est à nuancer en fonction des systèmes, des espèces plantées etc. …

 

La réimplantation d’arbres dans une parcelle agricole est une démarche globale qui doit s’inscrire dans une réflexion agroécologique complète. En cela, planter des arbres sur des sols soumis à des indices de perturbations trop importants sera sans effet. L’arbre prospère grâce son environnement direct : porosité du sol, matière organique, micro-organismes etc. … Le travail du sol notamment, viendra perturber un biotope homogène et stabilisé et donc la nutrition des plants. L’agroforesterie est donc à inclure dans une réflexion plus large alliant couverture végétale du sol et évolution des pratiques agricoles.  

 

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