skip to Main Content
La Biodiversité Au Service Du Bon Fonctionnement Des Agro-systèmes

La biodiversité au service du bon fonctionnement des agro-systèmes

La biodiversité au service de la production végétale

Une étude publiée en octobre dernier dans la revue Science Advances met en évidence les avantages d’une biodiversité riche pour garantir des services essentiels à la production agricole tels que la pollinisation et le contrôle biologique des nuisibles.

Une perte de biodiversité causée par différents facteurs 

Menée par une centaine de chercheurs à travers le monde, cette étude part d’un constat paradoxal : malgré le fait que l’intensification des pratiques agricoles ait permis à un nombre croissant de personnes d’être correctement alimentées, ces transformations ont eu des impacts négatifs conséquents sur l’environnement.

La productivité agricole et la satisfaction des besoins alimentaires de la population en sont aujourd’hui menacées. Parmi les impacts du modèle agricole dominant actuel on note une perte massive de biodiversité. Cette situation réduit considérablement les services écosystémiques (processus naturels et d’intérêt) dont peuvent profiter gratuitement les agriculteurs dans leur acte de production. Or une biodiversité importante a depuis longtemps été reconnue comme ayant un rôle prépondérant dans le bon fonctionnement des agro-systèmes.

Toutefois la manière dont cette biodiversité se manifeste était encore sujet à controverse : Était-ce le nombre des espèces qui était important, le nombre d’individus total présents ou encore la dominance de quelques espèces par rapport à d’autres plus rares ?

Grâce à l’étude de 89 travaux de recherche passés, menés sur près de 1500 sites dans le monde, les auteurs de cette étude arrivent à la conclusion que la richesse spécifique, c’est-à-dire le nombre d’espèces différentes, joue un rôle prépondérant dans les services écologiques de pollinisation et de contrôle naturel des nuisibles par les prédateurs. Voici les éléments explicatifs de leur conclusion.

Les détails de l’étude : une biodiversité essentielle aux services écosystémiques de base

Les résultats de cette étude sont basés sur la comparaison de prélèvements récoltés dans 1 500 champs de production agricole dans le monde entier (27 pays) : des champs de maïs des plaines nord-américaines aux champs de colza du sud de la Suède, aux plantations de café en Inde en passant par les plantations de mangue en Afrique du Sud et les cultures de céréales dans les Alpes. Les études mobilisées représentaient un large spectre de systèmes de production du conventionnel au biologique en passant par la lutte intégrée.

Deux services écosystémiques essentiels à l’agriculture ont été analysés :

  • la pollinisation fournie par les insectes incluant les abeilles sauvages et domestiques, les mouches, les papillons, les coléoptères, fourmis et guêpes.
  • la lutte antiparasitaire par les auxiliaires de cultures (=capacité d’un écosystème à se défendre contre les insectes nuisibles) incluant plusieurs familles d’insectes, les araignées, les chauves-souris et les oiseaux.

Le nombre d’espèces identifiées sur chaque site variait de 1 à 49 pour les pollinisateurs et de 1 à 40 pour les auxiliaires de cultures selon les études mobilisées.

Le résultat principal de cette étude, déjà évoqué plus haut, indique que c’est le nombre d’espèces de pollinisateurs et d’auxiliaires présentes sur une parcelle qui est principalement associé à de meilleurs services écosystémiques. L’abondance totale ou relative des organismes intervient également mais de manière moins impactante.

Dans les paysages hétérogènes, où la diversité des cultures, des haies, des arbres et des prairies est plus grande, les pollinisateurs et les organismes auxiliaires de culture sont plus abondants et diversifiés que dans les paysages simples. Au sein de ces paysages diversifiés, la pollinisation augmente tout comme la lutte biologique.

Autre constat découlant de cette conclusion, les scientifiques ont remarqué que les effets en cascade de la simplification des paysages sur la richesse spécifique et les services écosystémiques associés entrainaient une moindre productivité des cultures.

L’ensemble de cette étude met en évidence l’importance et les avantages tirés gratuitement de la biodiversité sur nos productions agricoles à savoir :

  • Une meilleure protection contre les insectes nuisibles
  • Une meilleure de la pollinisation
  • Un accroissement des rendements.

A ce titre, elle démontre que la biodiversité est essentielle pour assurer la fourniture de services écosystémiques et pour maintenir une production agricole élevée, stable et moins dépendante d’intrants extérieurs.

 

Dans les conditions actuelles de changement climatique et d’atteintes inquiétantes à la biodiversité, les terres agricoles doivent devenir des zones de régénération pour la faune et la flore. Dans le cas contraire, les services écosystémiques naturels ne seront plus assurés. La conséquence sera la dépendance accrue aux intrants (fertilisants, pesticides, main d’œuvre) alors que leur usage montre depuis plusieurs années ses limites (pollution, risque sanitaire, etc.).

La conquête d’une résilience maximum des agro-systèmes grâce à la biodiversité est obligatoire pour faire face aux perturbations environnementales et énergétiques qui s’annoncent.

 

De nombreux agriculteurs se trouvent aujourd’hui confrontés à de nouvelles contraintes techniques et à une nécessité de renouvellement. La mission que s’est fixée le CDA est de les accompagner dans leur transition vers une agriculture résiliente et durable. Retrouvez toutes nos offres de formations ici.

 

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Le CDA accompagne les professionnels du monde agricole dans leur transition agroécologique. Parce que l'agroécologie est l'avenir de l'agriculture, agissez, contactez-nous.

Suivez-nous :

Être recontacté :

    Back To Top
    ×Close search
    Rechercher