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Formation En Agroécologie : La Culture De Couverts Végétaux

Formation en agroécologie : la culture de couverts végétaux

La culture de couverts végétaux : quels atouts pour les exploitations ?

La culture de couverts végétaux possède une fonction bien à part en agriculture. En effet, il ne s’agit pas d’une production alimentaire (destinée à l’homme ou à l’animal) mais bien une culture pour le sol.

Souvent perçues comme une charge de travail en plus d’une charge financière supplémentaire pour l’agriculture, les cultures de couverts végétaux sont pourtant de formidables outils agronomiques. Ils permettent principalement l’ajout de matière organique dans les sols et un apport massif en azote facilement assimilable par les cultures.

Les couverts végétaux peuvent également servir de paillis si elles sont gérées correctement, améliorer les propriétés physiques du sol en une seule saison de croissance et attirer les insectes et les pollinisateurs bénéfiques pour les exploitations.

Vous souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement des couverts végétaux d’interculture ? Découvrez notre article : Couverts végétaux d’interculture : contraintes ou leviers ?

Les couverts végétaux : une protection « physique » du sol :

En agriculture de conservation des sols, les couverts végétaux sont proposés comme une alternative fonctionnelle à un sol « laissé nu » et donc en proie au développement d’adventices (« mauvaises herbes »).

Les cultures de couverts végétaux protègent la surface du sol contre l’érosion par l’eau et le vent. Elles permettent de conserver votre sol et les nutriments qu’il contient sur votre exploitation. Ces cultures forment alors une couverture qui protège la surface du sol contre les températures extrêmes et les pluies diluviennes.

Une structuration en profondeur :

Le système racinaire des variétés cultivées permet de structure et de consolider le sol. Les couverts végétaux permettent ainsi une « structure » qui conserve l’eau sur l’exploitation tout en lui laissant le temps de s’infiltrer dans le sol, ce qui empêche le ruissellement. Au fil des saisons, une culture de couverture vivante, aidée par la présence de vers de terre, modifiera la structure du sol de votre exploitation.

À mesure que les plantes des couverts végétaux poussent, se développent et meurent, le sol de l’exploitation gagne en résilience. Un phénomène processus physico-chimique (dit de floculation) opère, les composantes du sol se collent les unes aux autres et le compactage est réduit.

Le pourcentage de matière organique par rapport au volume du sol augmente au fur et à mesure que les cycles de pousse se renouvellent. De plus en plus d’éléments nutritifs sont stockés durablement, forment un humus qui vient à son tour enrichir le sol. Mesurer l’augmentation de la matière organique est un processus pluriannuel, mais pas un processus à vie, comme nous avions l’habitude de le croire. Les améliorations à court terme de la structure du sol nous donnent des preuves physiques de l’augmentation de la matière organique.

Enfin les racines des cultures alimentaires commercialisées pénétreront à leur tour plus facilement dans le sol provoquant davantage d’oxygénation du sol, davantage de réactions chimiques et une population microbienne plus importante. L’atteinte d’un ratio air/eau de 25 % optimisera la disponibilité des nutriments pour les plantes.

Une lutte contre les adventices :

Les cultures de couverture suppriment les mauvaises herbes de deux façons : par concurrence directe et par ombrage du sol.

Dans certains systèmes de culture, l’utilisation d’une culture de couverture complémentaire à la culture principale (poussant entre les rangs ou sous le couvert végétal) aidera à éliminer les mauvaises herbes.

Les cultures de couverture, comme le seigle céréalier, libèrent des composés allélopathiques qui empêchent la germination des mauvaises herbes. D’autres céréales comme l’avoine, l’orge, le millet, le tournesol, le sarrasin et le sorgho sont également très efficaces pour supprimer les mauvaises herbes.

Comment choisir ses couverts végétaux ?

Lors de la culture de couverts végétaux sur de longues périodes, il est préconisé de combiner un petit grain (pensez à des ingrédients céréaliers comme l’avoine, l’orge, le seigle) et une légumineuse (plante fixatrice d’azote comme les pois ou la vesce) pour de meilleurs résultats.

Sur des cultures de couverts végétaux plus courtes, il est préférable d’envisager des cultures tendres à croissance rapide (telles que le sarrasin et les pois des champs) qui dépasseront les mauvaises herbes et, une fois terminés, fourniront des aliments souples et faciles à digérer pour les micro-organismes du sol.

Quelques autres questions sont à prendre en compte :

Quand détruire le couvert végétal ?

L’exploitant doit déterminer combien de temps il faudra à sa culture de couverts végétaux pour arriver à maturité : laps de temps entre l’ensemencement et le destruction. Afin de tirer le meilleur parti des cultures de couverts végétaux, il est préconisé de permettre à la culture de devenir aussi mature que possible sans pour autant qu’elle ne produise de graines/fleurs. Arrivé en fin de cycle, l’agriculteur pourra alors détruire le couvert végétal, qui lui fournira une couche de paillis sur le sol nourrissant le réseau trophique à mesure qu’il se décomposera.

Comment détruire la culture de couverts végétaux ?

Il existe une variété de méthodes pour détruire un couvert, mais la plus populaire est tout simplement la coupe avec des élagueurs. L’agriculteur doit cependant s’assurer que le couvert travaillé sera détruit à l’élagage, sans quoi le couvert deviendra une culture régénérante. À titre d’exemple, le seigle annuel d’hiver ne mourra par l’élagage qu’après avoir créé une tête de graine, mais avant de libérer ses graines. Les pois d’hiver, par contre, peuvent être fauchés à tout moment sans contrainte.

Combien de temps faut-il aux résidus de culture de couverture pour se décomposer ?

Les résidus tendres, comme le sarrasin ou les pois, seront assimilés par la faune du sol beaucoup plus rapidement que les tiges de sorgho ou d’orge par exemple. Ces cultures sont à prendre en compte en fonction du type de couvert végétal prévu.

Est-il préférable de se débarrasser complètement du couvert végétal ou de pouvoir planter à travers ? Si c’est le cas, il est préférable d’envisager une couverture tendre comme le sarrasin.

Les résidus du couvert végétal seront-ils utilisés comme paillis sur le sol le plus longtemps possible ? Si tel est le cas, des cultures plus robustes et riches en carbone comme l’avoine ou le sorgho sont d’excellentes options.

Quelle saison est à privilégier ?

Certaines cultures de couverture sont les meilleures pour l’été, comme le niébé, le soja et les hybrides sorgho-sudangrass ou hybride, alors qu’il existe d’autres options de cultures de couverture spécifiques pour l’hiver, telles que le blé d’hiver, le trèfle et les pois.

Pour plus d’informations sur l’implantation de couverts végétaux d’été :  Implantation des couverts d’été, il n’y a pas que l’eau d’indispensable

Pour les couverts végétaux d’hiver, il est souvent recommandé d’allier une légumineuse adaptée à l’hiver et une céréale (vesce velue et seigle d’hiver, par exemple, ou blé d’hiver et trèfle cramoisi). Ces cultures de couverts végétaux sont en général à semer à la fin de l’été et à laisser pousser tout l’hiver. Elles resteront en sommeil pendant les mois les plus froids et reprendront vie au printemps. Ces couverts sont ensuite à détruire au printemps, avant les cultures de printemps.

Que planter après un couvert végétal ?

Connaître la culture qui suivra l’implantation d’un couvert végétal permettra de sélectionner la meilleure espèce de culture de couverture. Par exemple, si c’est la culture d’une plante très nourrissante (une culture qui tire beaucoup de nutriments du sol), comme les tomates, il sera préférable de privilégier un couvert de légumineuses comme les pois des champs ou le trèfle, qui enrichira votre sol en azote.

D’autre part, certaines cultures de couverture peuvent avoir des effets négatifs sur la culture vivrière suivante. Ainsi, les résidus de seigle d’hiver sont allélopathiques : ils influencent la germination, la croissance, la survie et la reproduction d’autres espèces.

Pour résumer, les couverts végétaux permettent :

  • de protéger la surface du sol contre l’érosion et améliorer l’infiltration de l’eau
  • d’augmenter la capacité de rétention d’eau du sol
  • de combattre l’implantation de mauvaises herbes
  • de protéger la surface du sol contre les températures extrêmes, la pluie et le vent
  • d’améliorer la structure du sol et réduire le compactage
  • d’augmenter le potentiel de rendement des cultures
  • d’augmenter les niveaux de matière organique du sol et améliorer ses propriétés physiques
  • de minéraliser, repositionner et récupérer les nutriments dans le sol et les utiliser pour la prochaine culture
  • d’améliorer l’activité biologique et la santé du sol
  • de réduire potentiellement les coûts des nutriments
  • de produire du fourrage, ce qui réduit le coût des aliments pour animaux.

 

Ces nombreuses propriétés en font un des piliers agronomiques de l’agriculture de conservation des sols. De plus améliorer la vie du sol permet à terme de limiter la dépense à l’utilisation d’intrants de synthèse. Vous souhaitez être accompagnés dans votre transition agroécologique et mettre en place efficacement des techniques d’agriculture de conservation ? Les experts agronomes et agriculteurs du CDA vous accompagnent à travers un audit complet de votre sol et l’étude de solutions adaptées à votre exploitation. N’hésitez pas à nous contacter, nous sommes à votre écoute !

 

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